samedi 17 mai 2025

Le caftan algérien, un héritage vestimentaire enraciné et perpétué à travers les temps


Bien plus qu'un costume traditionnel, le caftan  algérien reflète le génie d'un savoir-faire ancestral authentique et un  patrimoine vestimentaire jalousement préservé et transmis de génération en  génération.

Confectionné et brodé par les artisans algériens les plus qualifiés, le  caftan est aujourd'hui reconnu dans le monde entier pour sa valeur  culturelle et sa profondeur historique, grâce à l'intérêt accordé à ce  patrimoine vestimentaire par les autorités algériennes.

L'intérêt pour ce patrimoine vestimentaire s'est traduit par le classement  du « caftan constantinois » (Caftan El-Kadi) -l'un des éléments du dossier  relatif au costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien- dans la  liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par  l'Unesco en décembre 2024.

Considéré comme un « héritage historique » et un des « éléments clés » de  l'identité algérienne, le caftan traditionnel remonte à une période  historique lointaine.

Initialement masculin avant de devenir un costume féminin de cérémonies  nuptiales et festives, le caftan a été porté par des souverains des  dynasties Ziride durant leur règne en Afrique du nord (Xe siècle- XIVe  siècle) et Zianide, selon les propos de Meriem Guebaïlia, directrice du  Musée national des arts et expressions culturelles traditionnelles de  Constantine.

A partir du XVIe, le caftan, perpétué par les Ottomans, a connu une  « expansion notable », grâce à l'essor de l'artisanat traditionnel.

Confectionnés en velours, soie ou tissus soyeux, en laine ou en coton, le  « Caftan El-Kadi », un des costumes féminins les plus emblématiques, reflète  le « caractère patrimonial profondément enraciné dans la plupart des  familles du grand Est algérien ».

Son ancienneté a été prouvée par les actes de mariage datant du XVIIe  siècle, consignés dans les archives de Constantine et d'Alger, mentionnant  le caftan comme élément de la dot nuptiale, selon Mme Guebailia.

En plus des collections algériennes aux musées nationaux du Bardo d'Alger,  des arts et traditions populaires de la Casbah et du Musée national des  antiquités et des arts islamiques, le caftan algérien a également marqué  par sa présence dans des musées, des palais et des collections privées à  travers le monde.

Le Musée de Stockholm (Suède) expose u n caftan offert par Ali Pacha au roi  de Suède à l'occasion de la signature du traité de 1731, alors que le Musée  de Vienne expose des caftans, dont un modèle en soie de Tlemcen et une  collection de l'impératrice d'Autriche de Wittelsbach, connue sous le nom  de « Sissi » (1837-1898).

En Syrie, le Musée de Damas conserve toujours un caftan appartenant à  Lalla Zineb, fille de l'Emir Abdelkader.

Le Musée national du Bardo à Alger abrite près de 20 pièces de caftans  algériens, dont la plupart datent de la fin du XIXe et du début du XXe  siècle, selon le chef du département « inventaire et conservation », Aissaoui  Mohamed.

Cette collection rare, acquise ou donnée par certaines familles, provient  de différentes villes d'Algérie dont Constantine, célèbre pour son « Caftan  El-Kadi ». Elle reflète « le génie du design et de la broderie des artisans  algériens qui ont utilisé des matériaux nobles, comme le velours et la  soie, soigneusement brodés de fils d'or et d'argent et incrustés de pierres  précieuses, a relevé M. Aissaoui.

Le Musée national des arts et traditions populaires de la Casbah abrite,  lui aussi, une collection de cinq caftans datant de la fin du XIXe et du  début du XXe siècle, dont des modèles issus de Tlemcen.

De son côté, la conservatrice du patrimoine au Musée national des  antiquités et des arts islamiques a précisé que le musée préserve un  « Caftan El-Kadi » datant du début du XXe siècle, un costume traditionnel à  manches longues, de couleur rouge profond, ouvert sur le devant et brodé  selon la technique dite « mejboud ».

Evoquant le statut culturel du caftan dans la société algérienne, la  chercheuse en patrimoine, Asma Bathi, a mentionné que ce costume millénaire  est jalousement préservé et perpétué, malgré les changements  socioculturels.(Al 24 News, par Hamid Mecheri, le 16 mai 2025). 

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