La broderie un art ancestral a été le thème du 6e Festival du costume traditionnel abrité récemment au Palais Rias el bahr.
Cet art ancré dans les traditions des familles algériennes est un savoir-faire minutieux qui reflète les subtilités de la civilisation algérienne et révèle d'un mode de vie raffiné où chaque point et motif tissé exprime la créativité, la patience et la richesse culturelle et historique du pays.
Un patrimoine matériel et immatériel
Autrefois considéré comme une base incontournable de l'éducation des jeunes filles des familles riches, ce patrimoine qui remonte à plusieurs siècles est constitué à la fois de pièces brodées (matériel) et des gestes associés aux techniques utilisées (immatériel). À travers cet art, l'artisan peut mettre en valeur son savoir-faire à partir des différents motifs décoratifs.
Cela inclut le choix du tissu utilisé comme le coton, la soie ou le lin. Et le point brodé dans ses différentes formes et types.
Fils et points de broderie
Pour assurer la réussite de la pièce confectionnée, l'artisan utilise divers types de fils adaptés aux points de broderie choisis. Ces fils peuvent être d'origine végétale, comme le lin et le coton, animale, comme la soie et la laine, ou métalliques, comme l'argent et l'or. Parmi les fils métalliques, le fil d'or, également connu sous le nom de « fil Terzi » ou « Chaar'a », est particulièrement précieux. Ce fil très fin est fabriqué à partir d'or pur mélangé à un pourcentage de cuivre et est utilisé pour le point «Mejboud».
Outre, un autre fil d'or tressé manuellement est employé dans le point « Fetla Hora » lorsqu'il contient une forte proportion d'or, et dans le point « Fetla simple » lorsqu'il contient un pourcentage moindre d'or. Ces fils sont généralement utilisés dans la broderie des vêtements des nobles pour ajouter une touche d'élégance et de richesse.
Les motifs d'Alger
Le motif « les feuilles de Zarkasha » est un motif floral fabriqué en fil d'or ou en argent était utilisé par les Andalous avant la chute de Grenade pour orner les vêtements des riches. A Alger, ces feuilles sont appelées « El Noujoum », tandis qu'à Tlemcen, Constantine et en Tunisie, elles sont connues sous le nom de « L'ades » il leur ajoute « El qsab » un fil d'or enroulé en forme de spiral connu sous le nom de « Kantil », dérivé du mot « Canutilio » qui signifie canne.
Zineb.C, brodeuse à la Casbah, explique que la broderie de la capitale est appelée le Tarz, ou « Guerguaf ». « Nous cousons généralement des arabesques ou des motifs floraux sur des étoffes qui sont passées d'el gargaf à la « fetla » en passant par « El Kentil », précise- t -elle . C'est là, que le brodeur ou la brodeuse laisse libre court à une imagination débordante. Pour elle, l'influence turque, arabe ou andalouse, est partout visible, notamment dans les régions de Blida , Médéa , Koléa ou Miliana « le but était de plaire et attirer le regard de l'autre » ajoute-t -elle.
Le point de la région de Cherchell
Il se caractérise par un motif géométrique gravé dans un contraste progressif allant du jaune au rouge foncé en passant par la couleur de la rouille. Les brodeurs utilisent quatre types de points que l'on retrouve souvent sur une même pièce ; il s'agit du point de base appelé le point du trait et d'autres points secondaires. Quant aux formes, seule la forme triangulaire est largement utilisée, le point central symbolise la fertilité et une protection contre le mauvais œil. Ces formes sont dérivées de la poterie du mont Chenoua.
La broderie, un art ancestral profondément ancré dans la culture et l'histoire du pays. Pratiquée dans différentes régions du pays, avec différents motifs, techniques et styles distinctifs sont transmis de génération en génération afin de préserver cet héritage culturel.( Horizons.dz, par Souha Bahamid, aout 2024, https://www.horizons.dz/?p=151386).
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