Réplique presque identique du célèbre établissement parisien, l’institution militaire d’Aïn Naadja figure parmi les meilleures du continent. Pourtant, les dirigeants algériens continuent d’aller se faire soigner à l’étranger.
Une « tradition » inaugurée par Boumédiène, hospitalisé en octobre 1978 dans une clinique de Moscou pour soigner un mal mystérieux (la maladie de Waldenström, qui l’emportera trois mois plus tard).
Pourtant, il existe un « Val-de-Grâce » algérien
Réplique presque à l’identique de cet hôpital du 5e arrondissement de Paris où le président Bouteflika a été admis le samedi 27 avril à la suite d’un accident ischémique transitoire (AIT), huit ans après y avoir séjourné pour soigner un ulcère hémorragique. L’hôpital central de l’armée (HCA), couramment appelé Aïn Naadja, figure pourtant parmi les meilleurs établissements d’Afrique. Médecine de qualité, matériel moderne, personnel hautement qualifié… Sa réputation n’est pas usurpée. Tous les VIP du pays y reçoivent des soins de qualité sans débourser un millime. Ou presque. Relevant de l’autorité militaire, interdit d’accès aux journalistes, cet hôpital n’a jamais livré aucun de ses secrets, surtout pas ceux de ses illustres patients.Un « hôpital de référence », qu’est-ce à dire ?
« Des équipements dernier cri, pas de pénurie de médicaments, prise en charge de toutes les pathologies, résume un médecin en réanimation. À titre d’exemple, nous avons été le premier hôpital d’Afrique à acquérir l’IRM (Imagerie par résonance magnétique). Dans les années 1990, le géant de l’électronique Siemens faisait évaluer ses équipements en collaboration avec les médecins algériens. Ajoutez à cela la rigueur militaire, et vous comprendrez pourquoi Aïn Naadja est un hôpital d’excellence. » En outre, l’établissement accueille chaque année les cent premiers classés au concours national de médecine. Bourse d’études cinq fois supérieure à celle des étudiants « civils », chambre individuelle, salles de sport, piscine olympique, bibliothèque, amphis, équipements ultramodernes, professeurs émérites ayant fait leurs classes dans de prestigieux services à l’étranger, tout est conçu pour former des médecins de haut niveau qui accèdent au métier avec le grade de lieutenant. « Comparé aux universités d’Algérie, Aïn Naadja est un cinq-étoiles, se souvient Riyad, cancérologue à Alger. Sauf qu’il faut se réveiller tous les jours à 5 heures du matin pour la levée du drapeau et travailler deux fois plus que les autres. »Ain Naadja |
Services nickel, personnels au chevet du patient à toute heure et un matériel médical de pointe, l’hôpital de Aïn Naâdja est pour beaucoup d’Algériens l’endroit idéal pour se faire soigner. “Ici, on est au moins certains d’être bien pris en charge, les médecins et les infirmiers sont respectueux du malade et avant cela de leur travail, chose qui manque beaucoup dans nos hôpitaux. Pourquoi les scanners ne sont jamais en panne ici et les médecins jamais absents ? C’est le laxisme et le mépris dans les autres hôpitaux et même les cliniques privées qui font que l’hôpital Aïn Naâdja est perçu comme un eldorado où même si l’on ne guérit pas, notre état ne risque pas de se dégrader”, conclut un jeune homme.
Pour ce faire soigner dans cet hôpital , on n’hésite pas à aller solliciter un proche, un voisin, un ami ou même l’ami d’un ami ayant une connaissance dans les rangs de l’Armée nationale.
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