
Le "Maoussem" (saison) de la tonte du cheptel est, pour les éleveurs des contrées de Ghardaïa, une période de convivialité et de solidarité, selon des traditions préservées en dépit des mutations de la modernité.
Cet évènement annuel très attendu par les éleveurs de la wilaya qui se rassemble, dans une ambiance festive et de communion, pour effectuer dans un cadre de "Touiza" (volontariat), l'opération de la tonte du cheptel ovin. La "Touiza" constitue le summum de la solidarité et de l'hospitalité dans cette société.
Après plus de deux années d'immobilisme à cause du coronavirus, les activités reprennent à la faveur de la levée des restrictions. Armés de cisailles, les tondeurs volontaires se mettent à l'œuvre, en fredonnant à haute voix des panégyriques du Prophète Mohamed (QSSL). C'est un acte d'hygiène vétérinaire qui évite l'apparition des parasites externes (poux, tiques) et permet à la peau de respirer et à l'animal de se rafraîchir et régénérer sa toison.
Durant cette cérémonie de la tonte, l'art culinaire est fortement mis en valeur par différents plats minutieusement préparés par les ménagères pour l'occasion notamment le couscous à la viande ovine, Arfis sans oublié le traditionnel thé à la menthe accompagné par le fromage traditionnel du terroir connu sous l'appellation de "Kemaria".
Selon les statistiques des services de l'agriculture (DSA) de Ghardaïa, cette opération de tonte touchera cette année près de 326.000 têtes ovines existantes dans les enclos de quelque 3.400 éleveurs de la wilaya.
En moyenne, chaque ovin produit 1 kg de laine pure, a-t-il dit en signalant que si le tondeur était rémunéré à la bête, le prix de la laine ne pourrait en aucun cas couvrir la rémunération du tondeur.
Ce "Maoussem de la tonte", organisée dans la localité de Souareg, s'est transformée aussi en un forum qui se veut une plateforme visant à réunir les éleveurs de la région avec les responsables de l'agriculture et vétérinaires, pour exposer leurs doléances.
Les professionnels déplorent la rareté des débouchés pour leur produit et les revenus devenus dérisoires. Ils regrettent aussi la rareté de la main d'œuvre assurée traditionnellement par les femmes (faiblement rémunéré et prenant du temps). Ils ont également soulevé le problème des zones de pâturage, leur dégradation et leur impact sur l'écosystème ajouté à cela la sécheresse, le stress hydrique des puits de parcours ainsi que la rareté et la cherté d'aliment de bétail.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire