jeudi 13 janvier 2022

Le groupe des 22 n'est plus, Allah Erramhoum

Douze d'entre eux, en l'occurrence Bentobbal, Boussouf, Benaouda, Bouarroudj, Merzougui, Belouizdad, Habachi, Mechati, Bouchaïb, Bitat, Lamoudi et Boudiaf survivront et verront la concrétisation de l'objectif de l'indépendance.  

1 – Boudiaf Mohamed

Il fait partie des plus âgés de la réunion.C'est lui l'initiateur et l'architecte de la réunion. Président de la République en 1992, il est assasiné en juin.

2 – Mustapha Ben Boulaid

Né en 1917 à Arris. A la création de l'Organisation Spéciale, il mena une intense activité pour la formation politique des jeunes et leur entraînement militaire. Juin 1955, il fut condamné à mort. Il réussit à s'évader de prison en compagnie de Tahar Zbiri en novembre 1955. Il créa le Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action, participa à la réunion des «22» en juin 1954 et devint responsable de la zone I (les Aurès), de même qu'il fut membre du Comité des Six. Il tomba au champ d'honneur le 22 mars 1956.

3- Larbi Ben M'hidi

Né en 1923. En 1949, il devint responsable de l'aile militaire à Sétif et en même temps, adjoint du chef d'état-major de l'Organisation secrète au niveau de l'Est algérien, dirigée à cette époque par Mohamed Boudiaf. Lorsque fut formé le Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action en mars 1948, il devint l'un de ses membres  éminents puis membre actif dans le Comité des 22. Arrêté en février 1957, il meurt sous la torture en mars 1957.

4 – Youcef Zighoud

Né en 1921. Lorsque l'Organisation fut découverte en 1950, il fut emprisonné à la prison de Annaba, mais il réussit à s'évader. En 1953, sa conviction était que l'action armée était l'unique choix. Dans cet objectif, il commença à organiser les militants et les préparer en vue du jour du déclenchement de la Révolution.

Il succéda alors à la tête de la zone II (Nord Constantinois ) et poursuivit son combat avec abnégation jusqu'à l'été 1955 au cours duquel il dirigea l'organisation et la préparation des attaques du 20 août 1955 dont il fut le principal artisan. Il tombe au champ d'honneur en septembre 1956, lorsqu'il y eut un accrochage avec les troupes de l'ennemi près de Sidi Mezghiche.

5 – Lakhdar Bentobbal

Son vrai nom c'est Slimane. Né en 1923. Il adhère à l'OS et supervise l'organisation de cellules militaires dans le Nord Constantinois. Lors du déclenchement de la Révolution, il dirigea les premières opérations dans les environs de Jijel et El Milia. Il fut également parmi les encadreurs des attaques du 20 Août 1955, en compagnie du martyr Zigout Youcef. Au gouvernement provisoire, il est nommé ministre de l'Intérieur.

6 – Boudjema Souidani

Lors de la réunion des 22, il pose une question connue par cette phrase : «Oui ou non, sommes-nous des révolutionnaires ? Alors qu'attendons-nous pour faire cette révolution si nous sommes sincères avec nous-mêmes ?» Il était l'un des meilleurs joueur de football à l'Espérance de Guelma.

Il adhéra à l'Organisation à sa création et put ainsi diverses activités dont nous citerons  la collecte des armes.

Il joua un rôle prépondérant puisqu'il supervisa la Révolution dans la région de la Mitidja et planifia les attaques de la nuit du 1er Novembre, de même qu'il participa à l'attaque menée contre la caserne de Boufarik en compagnie du militant Amar Ouamrane, Boualem Kanoun et Rabah Abdelkader. Il tomba au champ d'honneur le 16 avril 1956.

7 – Rabah Bitat

Né en 1925. A partir de 1950, commença pour lui une vie de clandestinité. Il fut jugé par les autorités françaises en 1951 et condamné à 10 ans d'emprisonnement. Il se rend à Médéa  afin de prendre contact avec les militants. Il fut parmi les fondateurs du Comité Révolutionnaire pour l'Unité et le Travail, puis de l'Organisation Spéciale.

Après trois grèves de la faim successives, il fut emprisonné avec ses compagnons qui avaient été enlevés avec lui en octobre 1956 (Ben Bella, Boudiaf, Aït Ahmed et Khider). Il fut libéré avec le groupe le 20 mars 1962 et décéda le 11 avril 2000.

8 – Merzougui Mohamed

Né en 1927, il devient chef du groupe du PPA, membre aussi de l'OS où il a été entraîné en particulier à l'usage des armes et des explosifs. En 1951, il rencontre Didouche Mourad et Zoubir Bouadjadj, qui le convainquent de la nécessité de poursuivre son travail politique.  Il participe aux premières opérations du 1er novembre. Arrêté puis torturé et libéré en mars 1962. Il décède en 2008 suite à une longue maladie.

9 – Ramdane Benabdelmalek

Né en 1928. Membre actif de l'OS en 1948. Il est adjoint de Larbi Ben M'hidi qui le chargera de veiller à la préparation  des groupes de moudjahidine dans la région de Mostaganem et leur entraînement à l'utilisation des armes, plans et techniques de combat, en prévision du déclenchement de la Révolution. Il tombe au champ d'honneur le 4 novembre 1954 près de Sidi Ali au cours d'un accrochage.

10 – Zoubir Bouadjadj

Né en 1925, il est vendeur de pièces détachées à Alger, il prend part à l'insurrection du 1er novembre 1954 en tant que chef de secteur contrôlant cinq groupes à Alger. Arrêté le 6 novembre 1954  et libéré après les Accords d'Evian.

11 – Amar Benaouda

Né en 1925. Il fait partie de ceux qui ont déclenché la guerre de Libération nationale. Militant du Mouvement national, le représentant de la Wilaya II au Congrès de la Soummam a milité au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), puis à l'Organisation spéciale (OS) et au Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA). Il est décédé  à Bruxelles, à l'âge de 94 ans, des suites d'une longue maladie.

12 – Mourad Didouche

Né en 1927, dit Si Abdelkader, responsable des quartiers d'El Mouradia, El Madania et Birmandreïs, il crée en 1946 la troupe de scouts Al Amal. En 1950, il est condamné par contumace à 10 ans de prison. En 1952, il constitue avec Ben Boulaïd un noyau clandestin dans la capitale dont la mission était la fabrication de bombes.

Il mit en place avec ses compagnons le Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA), il participa à la réunion des «22». Le 18 janvier 1955, après une bataille au douar Souadek, il meurt les armes à la main alors qu'il n'avait pas encore 28 ans ; c'est le premier chef de zone à tomber au champ d'honneur.

13 – Abdelhafid Boussouf

Né en 1926. Membre des plus éminents de l'OS, il continue à activer même après la découverte de cette organisation. Il fut membre du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA) et assista à la réunion des «22». Au déclenchement de la guerre, il est adjoint de Ben M'hidi dans la zone V (Oran), chargé de la région de Tlemcen. Il décède le 31 décembre 1979.

14 – Saïd Bouali

Dit La Motta. Saïd Bouali était membre du MTLD et du PPA. Il a été arrêté en mars 1950 par les autorités françaises et torturé. Il est mort sur le champ de bataille.

15 – Ahmed Bouchaïb

Il avait plus de 35 ans en 1954. Il est né en 1918.  Il avait représenté la région de l'Oranie à la réunion du groupe des «22», sous la présidence du Mostefa Ben Boulaïd. Il fut membre du Conseil de la 4e région.

Détenu dans les prisons de Blida, de Serkadji (Alger) et d'Oran, il a poursuivi  ses actions militantes, observant notamment une grève de la faim en 1958. Après le recouvrement de l'indépendance, il assuma plusieurs postes, dont celui de député de l'Oranie à l'Assemblée constituante de 1963.

16 – Mohamed Mechati

En 2014, il disait : «L'objectif essentiel a été atteint, la souveraineté nationale et la libération du joug du colonisateur. Mais à quoi sert l'indépendance si on doit tomber dans la misère comme on le constate actuellement ? Je suis scandalisé… car ce n'est pas pour cette Algérie que j'ai combattu…. La notion de patrie s'est estompée et le patriotisme perd du terrain de jour en jour.»

Né à Constantine, il devient membre du Parti du Peuple Algérien en 1945. Il était membre de l'OS et du MTLD. En 1982, il devient le consul général à Genève, jusqu'en septembre 1983. Il est décédé en 2014.

17 – Rachid Mellah

Slimane de son vrai nom. Il adhère au Parti du Peuple Algérien à la fin des années quarante. Participe à la réunion des «22» et s'associe à la dissidence dite du «groupe de Constantine» en septembre 1954. Rejoint l'ALN où il meurt en simple djoundi.

18 – Derriche Elias

Il était membre de l'Organisation Spéciale et du PPA. C'est lui qui avait fourni sa villa à Clos-Salembier à Alger pour le déroulement de la réunion des «22».

19 – Lamoudi Abdelkader

Encore en vie, il refuse toute apparition médiatique. Il est né en 1925. Très jeune, il s'implique pour la libération de l'Algérie en devenant membre actif de l'Organisation Spéciale. Membre de la direction de la Fédération de France FLN en 1955.

20 – Habachi Abdesslam

Né à Constantine, il était membre de l'OS depuis 1947. Il participe à la constitution du groupe des «22».  Il rejoint le FLN et est arrêté en 1955.

21 – Athmane Belouizdad

A ne pas confondre avec son frère Mohamed. Othmane est le plus jeune du groupe des «22». Il est né en 1929.  Il est tellement silencieux que beaucoup ont cru qu'il était mort pendant la guerre de libération. Dans un portrait publié par El Watan, il dit qu'il est enterré à Maghnia, car il a trouvé son nom gravé parmi les martyrs !. Il est mort à 94 ans en janvier 2022.

22 – Mokhtar Badji

Il avait plus de 35 ans en 1954. En 1944, il jeûne et réduit considérablement son poids pour échapper au service militaire. Il est le responsable de la cellule de l'Organisation Spéciale à Souk Ahras en 1947 jusqu'à son arrestation le 1er avril 1950. Torturé et emprisonné, il fait de la prison  avec Ahmed Ben Bella et Ahmed Mahsas. Il tombe au champ d'honneur après avoir été encerclé par les forces d'occupation dans la forêt de Beni Salah, à Souk Ahras en janvier 1955. 

 FÉVRIER 2018, El watan)

 


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