Ils ne font pas que s’assurer les faveurs du frère, jusqu’ici
omnipotent, du président Bouteflika. Ils le dirigeraient absolument et
lui dicteraient parfois même la conduite à suivre dans la gestion des
affaires économiques du pays et bien au-delà. Eux, ce sont les membres
de la famille Kouninef.
Richissimes, très puissants et très influents aux plus hauts sommets
du pouvoir.
Karim, le frère aîné, Noah-Tarik, Souad, mais aussi et surtout Redha —
le frère cadet — et leur mère, Mme Kouninef Rose Marie Lislote Horler, à
qui certains prêtent même quelques accointances avec des lobbies … dont ils finançaient et géraient régulièrement les campagnes électorales. Ils formeraient, eux et leurs alliés, cette
espèce de “famiglia”, d’oligarchie si puissante et si proche de très
longue date, du président Bouteflika, depuis le tout début de cette ère
politique qui désormais finit… Le cœur même de cette fameuse
“casa
d’El-Mouradia”, comme la qualifient si bien les nouvelles générations
d’Algériens, en parodiant la série à succès de Netflix, La casa de
papel, qui met en scène des pratiques et des cercles mafieux .
Le poids, le rôle et les affaires
plus que douteuses des Kouninef sont mis en
lumière, dans “la rue”, comme sur les scènes politique et médiatique.
Car, bien plus que la simple éviction du président Bouteflika
lui-même, c’est le régime tout entier, que le peuple a décidé
d’évacuer en manifestant massivement et en se réappropriant
pacifiquement les espaces politique et public. Les Kouninef, Rédha en
premier, sont, dès lors, désignés comme l’une des faces les plus sombres
et les plus à redouter de ce régime.
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Hommes d’affaires et influents lobbyistes de l’ombre |
Des oligarques dont on ne connaît que très peu le visage, mais que
l’on sait aussi manipulateurs et influents sur Saïd Bouteflika que
celui-ci sur son propre frère malade pour
gouverner au sommet de l’État. Évoquant une famille ayant “une influence
considérable sur le clan présidentiel”,
Djamel Zenati, l’une des
figures les plus en vue de la lutte pour la démocratie en Algérie, n’a
pas hésité, lors de sa récente intervention au Forum de Liberté, à aller
jusqu’à alerter sur l’existence même d’un véritable danger sur la
sécurité du pays, en allusion au pouvoir des Kouninef. Louisa Hanoune,
mais aussi Mokrane Aït Larbi et bien d’autres acteurs de la scène
politique nationale y font également souvent allusion ces dernières
semaines, en dénonçant le régime des Bouteflika, l’oligarchie qui
accapare les richesses de la collectivité nationale et même des soupçons
de fuites de capitaux colossaux en devises auxquelles s’adonneraient
ces oligarques depuis le début du mouvement de contestation populaire .
D’autres affaires scabreuses mettant directement en cause les
Kouninef, dont un préjudice financier énorme causé à Algérie Télécom.
Depuis près de deux ans, les Kouninef, qui dirigent un groupe
diversifié et puissant grâce, surtout, aux marchés publics et aux
largesses du pouvoir, sont également dénoncés pour leurs velléités de
s’arroger un monopole de fait sur le marché de la trituration de graines
oléagineuses, usant pour cela de leur influence au sein du clan
présidentiel ...
Akli Rezouali . Algérie360
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