Les peuples d’Afrique
ont vécu une terrible violence du fait colonial avec des morts, des
expropriations, des privations de liberté et surtout une négation
profonde de la dignité humaine par la domination politique, économique et culturelle. Les chiffres de cette période sont éloquents d’horreur. Pour procéder
plus facilement au pillage systématique des ressources du continent
africain, les colons ont soumis des populations civiles aux travaux
forcés avec à la clé des milliers de victimes. Par exemple, l’historien
Antoine Madounou établit un bilan entre 15 000 et 30 000 personnes
mortes sur le chantier du chemin de fer qui devait relier Pointe-Noire à Brazzaville, au Congo.
Des morts, il y en a eu aussi à chaque fois que les populations ont tenté de se libérer du joug colonial. A Madagascar, en mars 1947, l’armée
coloniale française a massacré les populations malgaches, avec un bilan
compris entre 20 000 et 100 000 morts, selon les sources. Ou encore en Algérie
où la révolte partie de Sétif le 8 mai 1945 fut matée dans le sang,
laissant près de 45 000 victimes selon les nationalistes algériens.
Je partage l’avis de l’historienne Sylvie Thénault qui juge « indécent » de mettre
sur une même balance, d’un côté, les massacres, exécutions sommaires et
tortures, et, de l’autre, des routes jugées comme un bilan positif d’un
asservissement abominable des peuples d’Afrique.
De notre part, il ne s’agit pas d’expliquer tous nos maux par le seul fait de la colonisation, loin de là, mais de reconnaître qu’elle constitue une cause importante du retard de l’Afrique.
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