mercredi 8 février 2023

Biskra, des tomates algériennes pour l’export

A M'Ziraa (Biskra) ; le groupe Tahraoui utilise de nouvelles techniques pour produire des tomates destinées à l'exportation.

Les bourdons pollinisateurs

Les bourdons pollinisateurs étaient importés d'Espagne et sont produit désormais localement. Une première en Algérie.

Des bourdons d'élevage, car dans ces serres, l'accès des autres insectes est interdit surtout par peur de la mineuse de la tomate. Un nuisible connu sous le nom de Tuta absoluta capable d'anéantir les plants d'une serre en quelques semaines.

Le groupe Tahraoui privilégie la lutte préventive. A l'entrée de la serre, des sas évite l'entrée des insectes, les ouvertures sont munies de filets à fine maille. Le rôle des bourdons est d'assurer la pollinisation des tomates.  Malgré les précautions, des insectes rentrent dans l'immense serre.

Groupe Tahraoui produit des tomates algériennes destinées à l'export.

La hauteur des serres est telle qu'elle permet de faire pousser les plants de tomates sur plusieurs mètres. « Dans les serres traditionnelles, la tomate fait six ou sept bouquets alors que dans nos serres, elle fait jusqu'à 32 bouquets », confiait Mohamed Tahraoui en 2018 à TSA. 

Ce qui exige une pollinisation parfaite pour rentabiliser l'investissement. La limitation de quatre tomates par bouquet s'explique par le calibrage.

Les moyens déployés par le groupe Tahraoui sont considérables. Si pour une traditionnelle serre tunnel, il est possible de la déplacer tous les trois ans vers un sol vierge indemne de parasites du sol, dans le cas présent, tout déplacement est impossible. Aussi, la solution est radicale : se passer du sol.

Les plants de tomates sont eux-mêmes repiqués dans des bacs remplis de fibre de coco et arrosés par goutte à goutte. Quant aux engrais, ils sont mélangés à l'eau d'arrosage apportée par les tuyaux qui passent au pied des plants de tomate. Les ingénieurs du groupe Tahraoui parlent de fertigation.

Des serres chauffées en hiver

Les plants utilisés sont greffés et bénéficient du chauffage. Cela peut sembler étonnant dans une région réputée pour la douceur de son climat.

Mais à M'ziraa en hiver, la température peut descendre à – 2°C. Or, pour assurer une croissance maximale et pour la maturation du fruit, une température de 14°C est indispensable.

Ce sont des sondes, sensible à la température,  qui déclenchent le chauffage au gaz. Les rendements sont conséquents!

 Il dispose d'un matériel ultramoderne de tri et de conditionnement.

Almeria, un exemple à méditer

Dans le sud algérien, la plasticulture s'inspire de ce qui se fait en Hollande et à Almeria (Espagne). Almeria est une région souvent considérée comme le potager de l'Europe.

Vu d'avion, son littoral ressemble à une mer de plastique. Depuis 1960, ce développement s'est fait par étapes : utilisation de serres plastique puis de multi-chapelles, amélioration des sols maraîchers, irrigation par goutte à goutte puis par fertigation.

Ces techniques économes en eau ont paradoxalement augmenté les prélèvements totaux dans la nappe du fait de l'augmentation des superficies irriguées.

Les prélèvements des forages sur la côte ont provoqué l'infiltration de l'eau de mer dans la nappe d'eau douce. Aujourd'hui, les irrigants sont obligés de désaliniser l'eau de leur propre forage. TSA, par Djamel Belaid le 7 février 2023). 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Chevaux en Algerie, Fantasia

Chevaux de Fantasia en Algerie