Considérée comme l’une des plus importantes et la dernière résistance
armée face à l’occupation française, l’insurrection d’El Mokrani sera
lourdement réprimée.
Cette insurrection, considérée comme l’une des plus importantes, sera
menée par le cheikh El Mokrani, son frère Boumezrag El Mokrani et le
cheikh El Haddad, chef de la confrérie des Rahmaniya.
Les causes de ce soulèvement auquel prendront part plus de 250
tribus, prend racine dans l’avènement du régime civil annoncé le 9 mars
1870. Craignant la domination de plus en plus marquée des colons et la
spoliation des terres qui se poursuivait, alors que les populations
devaient affronter la misère, tout juste sorties d’une famine accablante
(1867-1868), la Kabylie était au bord de l’insurrection.
Aït Mokrane Hadj Mohand dit Cheikh El Mokrani, désigné comme bachagha
en succession à son père, avait jusque là soutenu la colonisation
française et refusé de se joindre au combat de l’Emir Abdelkader.
Jusqu’à ce qu’il se sente directement menacé. Rétrogradé par
l’administration coloniale pour avoir soutenu la révolte du Cheikh
Bouaquaz, un proche de son père, en 1864-1865, El Mokrani sous pression
pour des raisons financières, décide de mener une révolte.
Le 16 mars 1871, Mokrani lance six mille hommes à l’assaut de Bordj Bou
Arreridj.
Ainsi, El Mokrani sera suivis par différents chefs de tribus et sa
révolte prend des airs d’une véritable insurrection, avec pas moins de
150 000 guerriers. Il sera tué le mai suivant lors d’une bataille
sanglante, mais les combats se poursuivront plusieurs mois encore.
Cette insurrection coutera la vie à 100 000 algériens, on dénombre
des dizaines de milliers de blessés. L’administration coloniale, de son
côté, sera sans pitié. « Les résistants furent considérés et traités
comme des bandits. La presse française poussa au massacre des insurgés
», écrit Mahfoud Kaddache. Les insurgés considérés comme « belligérants »
durent payer de fortes contributions de guerre, près de 36 500 000
francs.
Les terres des « sujets indigènes » furent frappées de séquestre :
cette mesure toucha toutes les tribus insurgées, la collectivité tribale
étant traitée comme personne civile responsable. Près de 340 000
hectares seront séquestrés à titre collectif et 250 000 à titre
individuel, selon Kaddache.
Des dizaines d’Algériens seront jugés devant des cours d’assises où
siégeaient des jurys composés exclusivement de colons. Les condamnations
à mort seront nombreuses. Des milliers d’Algériens seront embarqués
pour être exilés de force notamment vers la Syrie, entre autre.Algérie360.
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