Durant cette bataille du 6 mai 1956, ayant coïncidé avec la dernière semaine du mois de Ramadan:
L'armée d'occupation avait perdu pas moins de 375 soldats, alors que l'armée de libération nationale (ALN) a perdu deux de ses éléments, sur un total de 120 moudjahidine ayant pris part à cette bataille, selon des documents remis à l'APS, par la direction des moudjahidine.
A l'origine de la bataille, des informations parvenues aux services de renseignements français, concernant une hausse des quantités de pain distribuées aux habitants du village, ce qui a éveillé leurs soupçons. Les forces coloniales avaient, alors, planifié une embuscade contre les moudjahidine, dans le village G'haliz.
Ce projet d'embuscade parvint au chef du commando, Ali Khodja, qui ordonna la tenue d'une assemblée générale des habitants de la région, à la maison du Chahid Ammar Mechri.
Cette réunion aborda plusieurs points, dont la désignation de responsables aptes à assurer l'approvisionnement en nourriture et la surveillance.
Le lendemain, le moudjahid Ali Khodja revint avec 40 moudjahidine pour tendre une embuscade à l'ennemi français. Ils disposaient, en tout, que de quelques armes de guerre, une mitrailleuse et un pistolet-mitrailleur Mat 49, selon la même source.
Deux jours après cette réunion, quelque 45 soldats français cernèrent la maison du chahid Ammar Mechri aux environs de 7h00, où les moudjahidine les attendaient de pied ferme.
L'affrontement entre les deux camps se termina par une première victoire des moudjahidine qui mirent à terre la majorité des soldats français, à l'exception de cinq d'entre eux qui avaient réussi à s'échapper vers la caserne, d'où ils revinrent avec une nouvelle troupe de combat.
A son tour, le commando des moudjahidine fut renforcé par une Katiba de 80 éléments, dirigée par Omar Hichem, permettant ainsi la poursuite de la bataille, pendant trois jours, marqués par d'importantes chutes de pluie et un épais brouillard.
A l'issue des combats, 375 soldats français avaient été abattus et 70 autres blessés, au moment où l'Armée de libération nationale (ALN) a accusé la perte des deux moudjahids, les chahids Mohamed Allag et Tounsi.
Des conditions météorologiques favorables aux moudjahidine
"L'épais brouillard qui avait enveloppé la région durant la bataille et les importantes précipitations ont constitué de précieux alliés pour les moudjahidine, en raison de leur parfaite connaissance de cette région montagneuse", a estimé le professeur et chercheur en histoire de la ville de Meftah, Amrouche Noureddine.
M.Amrouche a souligné que "de nombreux soldats français ont été tués par des +tirs amis+ sans discernement, en raison du brouillard qui rendait la vision nulle et ne permettait pas l'identification des cibles. Un fait exploité par les moudjahidine pour s'emparer d'un grand nombre d'armes.
Par crainte des représailles des forces coloniales suite à cette défaite, de nombreux habitants de G'haliz ont fuit le village vers la ville de Meftah et les régions environnantes. Mais c'était sans compter sur la rancœur et la perversité de l'armée française qui, quatre jours après la bataille, soit le 10 mai 1956, perpétra un véritable massacre dans la ville de Meftah, pour venger la mort de ses soldats.
C'est ainsi que de nombreux civils algériens furent exécutés sans état d'âme, alors qu'ils se préparaient à célébrer l'Aïd El-Fitr. Beaucoup d'entre eux sont tombés au champ d'honneur avant la destruction totale du village par le colonisateur qui en fit une zone interdite, a souligné M. Amrouche.
Après l'indépendance, la vie a repris ses droits dans ce village sis à l'entrée de la commune montagneuse de Djebabra et où une stèle commémorative de la bataille témoigne de l'échec cuisant de la France coloniale devant une poignée de moudjahidine, qui avaient, pour véritables armes, leur courage et leur foi en la justesse de leur cause.
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