L'Algérie des lettres et des connaissances
Mohamed Bencheneb est né le 26 octobre 1869 à Takbou, un village près de Médéa. Son père est d'origine turque et sa mère est algérienne. La famille tirait ses ressources du travail de la terre et d'un peu d'élevage.
Le jeune Mohamed Bencheneb étudie à l'école coranique
Puis à l'école primaire française et au collège de Médéa puis il part en 1886 suivre les cours de l'Ecole normale d'instituteurs d'Alger. Les élèves musulmans y suivaient des cours, séparés des autres élèves dans une section appelée cours indigène. Il obtint le Brevet de capacité d'instituteur après deux ans d'études, en juillet 1888. Il est nommé instituteur adjoint à Sidi Ali Tamdjaret, près de Médéa le 15 octobre 1888 à l'âge de 19 ans, et occupe ce poste nouvellement créé pendant 4 ans.
Instituteur indigène-adjoint
En octobre 1892, il est nommé instituteur indigène-adjoint à l'école Fatah, dans La Casbah, où il va enseigner pendant six ans. Cette période va être décisive pour sa formation. C'est ainsi qu'il étudie l'hébreu au lycée, ainsi que l'arabe auprès du cheikh Abdelhalim Bensmaïa (1866-1931) à l'école des lettres, il suit les cours des grands érudits qui font le renom des études arabes et orientalistes à Alger comme Belkassem Ben Sedira (1845-1901), Edmond Fagan et surtout René Basset (1855-1924) à qui souvent Mohamed Bencheneb a souvent été comparé.
Mohamed Bencheneb, un grand Homme
Mohamed étudie également la théologie, le hadith, la géologie, auxquels il joint la connaissance du latin, de l'espagnol, de l'allemand, de l'anglais, du persan et du turc. Ce qui lui permet d'obtenir le diplôme d'arabe de l'Ecole des lettres d'Alger le 19 mai 1894, ainsi que la première partie du baccalauréat en 1896.
Après avoir remplacé son maître, Belkassem Ben Sedira à l'Ecole des lettres, il est nommé professeur à la medersa El Kattaniya de Constantine. Il y reste 3 ans avant de succéder au professeur El Ashraf à la medersa Thaâlibya d'Alger, située à la Casbah. Il se marie le 15 décembre 1903 à Houria Kateb, fille du deuxième imam de la Grande Mosquée d'Alger, avec laquelle il aura 4 filles et 5 garçons : Saâdedine (1907-1968), Larbi (1912), Rachid (1915), Abdelatif (1917) et Djaffar.
Membre de l'Académie de Damas, docteur ès lettres
C'est en 1905, au XIVe Congrès international des orientalistes à Alger que Bencheneb révèle ses mérites scientifiques qui vont le faire connaître bien au-delà de nos frontières. En 1920, Bencheneb est élu membre de l'Académie de Damas, nouvellement créée, et en 1922, il est admis au grade de docteur ès lettres devant un jury de l'université d'Alger. Sa thèse principale est consacrée à Abou Dolama, «poète bouffon de la cour des premiers califes abassides», sa thèse complémentaire aux mots turcs et persans conservés dans le parler algérien.
Travaux de Bencheneb, un intérêt considérable
Les travaux de Bencheneb ont suscité un intérêt considérable dans les pays arabes et lui valent l'estime et l'amitié du shayk Muḥammad 'Abdūh d'Aḥmad Taymūr (Égypte) et de Muḥammad Kurd 'Ālī (Syrie). Ils sont également appréciés par des orientalistes européens comme Villegas Cordera, Miguel Asín Palacios (Espagne), Eugenio Griffini (Italie) et Ignati Kratchkowski (Russie).
Professeur d'arabe moderne à la faculté d'Alger,
Il est nommé le 18 juin 1927, professeur d'arabe moderne à la faculté des Lettres d'Alger, mais deux ans après, Mohamed Bencheneb décède à 60 ans, le 5 février 1929 à l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger.
Une rue de la Casbah porte son nom. Le plus ancien lycée de Medea porte son nom. Un collège de la Casbah, pres du mausolée Sidi Abderrahmane d'Alger, porte aussi son nom.
« Ecrits de Mohammed Ben Cheneb » est un ouvrage de Benyoucef Benkouar - Elites Editions (1 janvier 2009).
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