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dimanche 10 novembre 2019

Abdelmadjid Tebboune : les événements ne lui ont-ils pas donné raison ?

Abdelmadjid Tebboune avait été nommé premier ministre . 

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Abdelmadjid Tebboune, né le 17 novembre 1945 à Méchria, est un homme d'État algérien, Premier ministre du 25 mai 2017 au 15 août 2017. Il est le chef de gouvernement à la longévité la plus courte à la tête de son pays
 À la surprise générale, il avait remplacé à la tête du gouvernement dans lequel il était ministre de l'Habitat - Abdelmalek Sellal, considéré comme l'homme de confiance d’Abdelaziz Bouteflika. 
 Les diplomates notamment français ne comprenaient pas le choix de Tebboune comme Premier ministre, alors que  Sellal était  bienveillant et semblait solide et fiable (Tiens tiens !).

Flash back

 En présentant son programme, il avait promis une «séparation entre l'argent et le pouvoir». Joignant les actes aux paroles, il avait adressé une série de mises en demeure à plusieurs grandes entreprises adjudicataires d'importants marchés publics d'infrastructure, jugeant les chantiers en retard et menaçant de résilier les contrats. Parmi ces entreprises figurait notamment l'Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments (ETHB), propriété d'Ali Haddad, puissant chef du Forum des chefs d'entreprise  et ami revendiqué de Saïd Bouteflika
Emporté par sa fougue, il avait même publiquement infligé un camouflet au puissant Ali Haddad en exigeant son départ d'une cérémonie officielle ! 
Cet épisode avait été largement relayé par la presse et avait alimenté la chronique plusieurs semaines : Abdelmadjid Tebboune a osé toucher aux intérêts de certains oligarques (...)
Abdelmadjid Sidi Saïd, le puissant patron de la centrale syndicale a manifesté publiquement sa solidarité avec Haddad et mis au défi le premier ministre, mais Abdelmadjid Tebboune se croyait tout permis, pensant qu'il était protégé par le chef de l'État ( quand les masques tombent !).
 Il a encore accéléré ses attaques contre ces oligarques qui s’impliquaient  dans les affaires du gouvernement notamment Ali Haddad , à coups de mises en demeure, mais aussi Abdeslam Bouchouareb ministre de l’Industrie dont il a bloqué plusieurs projets d’usine de montage des véhicules. Il s’en est pris aussi très juteux secteur agroalimentaire en ciblant la richissime famille des Benamor.
 La pugnacité de Tebboune lui vaut un succès populaire, mais provoque indirectement le regroupement hostile de tous les oligarques . Tebboune a sous-estimé cette dimension politique .

Chronique d'une chute annoncée

Tout a commencé par une série de décision à l’encontre d’investisseurs privés auprès desquels Abdelmadjid Tebboune réclamait le remboursement de quelque 40 milliards de dollars de crédits contractés auprès des banques publiques. Cela lui a valu une réaction de  Ali Haddad qui lui rappela que l’Etat lui devait plus de 1000 milliards ! Ce à quoi Tebboune répondra, que plus de 100 projets confiés au patron de l’ETRHB étaient à l’arrêt et qu’il était mis en demeure de les relancer. 
 Et c’est le moment choisi par la chaîne Ennahar TV pour révéler que le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika serait mécontent de l’action et de la méthode de ce premier ministre.

Tebboune, Gaïd Salah, même combat ?

De l’étranger où il se trouvait, Tebboune minimise les risques de sa chute. Il croit savoir que l’institution militaire dirigée par le général-major Ahmed Gaïd Salah le « protégera de manœuvres clandestines de ses ennemis ».
  Il se murmurait alors que le chef de l’Etat major de l’ANP n’appréciait  ni Ali Haddad, non sans de solides raisons, encore moins les autres oligarques nouvellement riches.

 La chute !

 Le limogeage du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, en fonction depuis trois mois seulement, semblait inéluctable puisqu’il a été remplacé par Ahmed Ouyahia. Il a voulu démontrer qu’il est le véritable patron en  écartant trop hâtivement les oligarques les plus influents. Il n’a même pas essayé de ménager quelques-uns ou de pactiser avec certains d’entre-deux ...contre d’autres. Il a tout simplement déclaré la guerre à tout le monde.....

De la nouvelle, la presse nationale a fait ses choux gras : 

« Le changement de gouvernement le plus rapide de l'histoire de l'Algérie », titrait le quotidien arabophone El-Khabar, estimant comme de nombreux observateurs que M. Tebboune a payé son conflit ouvert avec de puissants hommes d'affaires liés au pouvoir. En s'attaquant aux oligarques, « Tebboune a suscité l'admiration dans l'opinion publique », mais a déclenché une « campagne de dénigrement », estime El-Khabar.
« Chronique d'une chute annoncée », titrait le quotidien francophone Liberté, qui explique que « rien n'indiquait que son opération dite mains propres se serait révélée fructueuse » et que « pour les plus pessimistes, son action même [...] allait vite contribuer à sa destitution ». « L'erreur de Tebboune a été de vouloir séparer l'argent de la politique d'une part et de s'en prendre à la filière import-import d'autre part », écrit son éditorialiste, en référence aux récentes mesures limitant les importations.
Selon l'autre  quotidien francophone El-Watan, «en demandant des comptes aux hommes d'affaires » M. Tebboune savait « qu'il allait se heurter à une farouche résistance », et la popularité qu'il en avait tirée était devenue « handicapante » au sein du régime. Ce « limogeage inélégant » montre que « c'est l'argent qui commande », regrette El-Watan, dont l'éditorialiste voit dans le mandat de M. Tebboune une suite « d'intrigues, de rumeurs, de coups bas et surtout de signes apparents de la déliquescence avancée qui frappe les plus hautes institutions du pays ».
Selon le Soir d'Algérie, « la chute inéluctable du gouvernement Tebboune a finalement eu lieu plus tôt que prévu », mais « la campagne féroce menée contre lui par Bouteflika et son entourage ne laissait effectivement pas le moindre doute quant à son limogeage ».
Pour le quotidien arabophone Ennahar, les « plaintes des walis et opérateurs économiques » concernant la politique du Premier ministre ont « poussé le président [Bouteflika] à intervenir pour mettre fin au chaos ». 
Et la palme est revenue au quotidien francophone L'Expression qui s’est réjouit de l'arrivée d’Ouyahia à la tête du gouvernement .

L’oligarchie bien évidemment savoure sa victoire !

Le président du forum des chefs d’entreprises FCE Ali Haddad a profité de la tenue de l’assemblée générale du Forum des chefs d’entreprises (FCE) afin de régler ses comptes avec l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, en le qualifiant de « prédateur » !
 Ali Haddad fier comme Artaban avait tenu à exprimer sa gratitude au Premier ministre Ahmed Ouyahia pour le « privilège dont nous a gratifiés accompagné de huit (08) membres du Gouvernement lors de notre Université », une action qui ne peut que « s’interpréter, que comme la reconnaissance de cet effort et de ce travail accomplis par le Forum ».Il a aussi souligné le grand soutien de l’organisation aux autorités et à « leur tête, Son Excellence le Président de la  République Abdelaziz Bouteflika – au dialogue sérieux et constructif avec les chefs d’entreprise ».
Abdelmadjid Tebboune : les évènements ne lui ont-ils pas donné raison ?
Où sont-ils à présent les Ouyahia, Sellal, Haddad, Tahkout, Kouninef, Oulmi et tant d’autres hommes d’affaires qui faisaient la pluie et le beau temps en Algérie ? Qui s’accaparaient de tous les marchés publics ? Qui prenaient l’argent directement des banques  publiques ? Est- ce à dire que Abdelmadjid Tebboune était dans le vrai ? Que son combat n’était pas douteux ?
Quand le chef d’Etat major, Ahmed Gaïd Salah part en guerre contre la corruption ne rappelle-t-il pas, de manière significative la ligne d’action prise par l’éphémère premier ministre qui se croyait suffisamment appuyé pour se lancer contre l’argent sale ?    
Pour autant la carte Tebboune, malgré son aura auprès de la population ne pourras prétendre à faire consensus tant que le syndrome Khalifa reste latent. Mais, contrairement à Mohamed Boudiaf, qui, pour avoir seulement balbutié entre les lèvres une éventuelle lutte contre la mafia, a été abattu illico presto, lui est bien vivant. C’est toujours ça de gagné pour lui !

Le fils tebboune , maillon faible ? 

 
L’amitié qui lie le père de la présidente du tribunal de Sidi M’hamed à Tebboune cause un véritable problème pour deux raisons. D’abord, l’affaire de Khaled Tebboune, le fils d’Abdelmadjid Tebboune qui croupit à la prison d’El-Harrach depuis l’été 2018 en raison de ses affaires douteuses avec le milliardaire “Kamel le Boucher”, le principal suspect dans le scandale de la cocaîne du Port d’Oran, est toujours en suspens au niveau du tribunal de Sidi M’hamed.. Nous sommes de ce fait face à une situation de véritable conflit d’intérêt au regard de la proximité de Dounia Guellati avec la famille Tebboune.

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