Dans un article publié
sur le site Your Middle East et intitulé The Story of Algeria's
traditional tattoos, elle raconte l'enquête qu'elle a mené dans la
région des Aurès : « L'été dernier, lorsque j'ai interviewé
Massouda Ibrahimi, elle avait 78 ans.Assise dans sa maison à El-Madher,
elle essayait de se remémorer tout ce qui pouvait se rattacher à ses
tatouages. C'est à l'âge de cinq ans qu'elle a été tatouées, mais elle
n'en sait pas plus.»
Les souvenirs ont disparu, comme la
tradition. Selon Yasmin Bendaas, seules les femmes nées à une certaine
époque portent ces tatouages, notamment dans la région des Aurès, autour de Batna. Les femmes interrogées ne connaissent pas la signification des tatouages car la
plupart n'ont pas choisi le motif inscrit sur leur front ou leur
joue. C'est la tatoueuse, appellée adasiya, qui marquait à sa guise le
visage des jeunes filles.Ces pratiques étaient souvent liées à la
guérison. La
disparition des adasiyas a entraîné le recul de cette tradition. A
cette époque, ces femmes voyageaient à dos d'âne et frappaient aux
portes des maisons pour offrir leurs services. Le mari de Massouda
Ibrahimi se souvient que les tatouages étaient alors une marque de
féminité: «la femme sans tatouages n'était pas une femme.»
Dans un article publié sur le site de la
chaîne qatarie al-Jazeera, la jeune femme revient sur le mythe qui
voudrait que ces tatouages protégeaient les femmes des soldats français
dans l'Algérie coloniale, en les rendant peu attractives aux yeux des
Occidentaux. Selon Yasmin Bendaas, ce mythe n'est pas dénuée de
fondement. Elle explique que certains tatouages symbolisaient l'homme ou
le soldat algérien en combat. Il n'est donc pas impossible qu'ils aient
eu une portée politique, mais cela ne peut être la seule explication.
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